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Questions de Science - Territoire de Carthage
Thème
Débat d'idées
Ville
Tunis
Horaire
16:30
Lieu
Institut français de Tunisie
Endroit
Auditorium
Tarif
Gratuit
Contenu

Dans le cadre du cycle de conférences "Questions de Science", l'Institut français de Tunisie vous propose une conférence à trois voix sur le thème de "Le territoire de Carthage : de la constitution au démantèlement", le mercredi 30 avril à 16h.

 

Intervenants :

- Alberto Dalla Rosa, professeur d'histoire romaine à l'Université Bordeaux Montaigne et membre de l'Institut Ausonius ;

- Samir Aounallah, directeur de recherches archéologiques et historiques à l'Institut National du Patrimoine ;

- Frédéric Hurlet, professeur d'histoire romaine à l'Université Paris Nanterre.

 

Le territoire de Carthage : de la constitution au démantèlement

Fondée à la fin du 9e siècle avant J.-C. par des aristocrates phéniciens venus de Tyr, dans l’actuel Liban, Carthage devint très vite maîtresse d’un empire maritime étendu qui regroupait les vieilles fondations phéniciennes de Méditerranée occidentale. Mais dès le 3e siècle av. J.-C., elle se heurte à Rome. Les trois guerres puniques successives se terminent par sa destruction totale en 146 avant J-C.

Le Sénat de Rome en interdit la reconstruction, et elle resta à l’état de ruines. De cette ville punique, rien n’est resté que ce que deux millénaires plus tard, les archéologues ont commencé à redécouvrir : Tophet, nécropoles, quartier sur la pente Sud de Byrsa, quartier maritime Est, dit quartier Magon, ports intérieurs.

Un siècle plus tard, Jules César décida de la ressusciter en y déduisant une colonie romaine peuplée de 3000 vétérans, mais c’est son fils adoptif, le futur empereur Auguste qui mit en œuvre ce projet, en levant l’interdit religieux qui pesait sur son sol et en faisant dresser le plan de la Colonia Julia Karthago, désormais capitale de la province romaine d’Afrique. 

Les trois premiers siècles de notre ère connurent d’intenses activités édilitaires, d’aménagements et d’embellissements urbains : travaux de voirie, mise en place des habitas, réorganisation des ports, construction de l’aqueduc amenant l’eau depuis Zaghouan et des vastes citernes, notamment celles de la Malga. De grands édifices publics furent érigés autour du nouveau forum sur la colline de Byrsa (basilique civile, bibliothèque, temples) et un peu partout dans la ville (amphithéâtre et cirque à l’ouest, théâtre puis odéon sur la colline Nord, thermes d’Antonin le long du rivage). 

Sous le haut-Empire romain, Carthage était redevenue l’une des plus grandes et des plus belles villes du monde méditerranéen. Elle resta durant toute l’antiquité tardive un grand centre administratif, commercial, artistique et intellectuel, comme en témoigne saint Augustin, et redevint même un centre politique autonome après 439, date de sa conquête par les vandales de Genséric qui en firent la capitale de leur royaume et la posèrent de nouveau en rivale de Rome. Au 6e siècle, reconquise par les Byzantins, Carthage s’enrichit de nombreuses églises chrétiennes.

Affaiblie par les attaques arabes au 7e siècle, la ville est abandonnée en 698. Le nouveau pouvoir lui préfère le site de Tunis. Ses ruines faisaient encore l’admiration d’El-Idrissi au 12e siècle et servirent de carrière tout au long du Moyen Âge et de l’époque moderne.

 

 

Mots clés
Questions
Science
Carthage
Alberto Dalla Rosa
Samir Aounallah
Frédéric Hurlet