Du 27 avril au 19 mai, l'espace d'art Sadika à Gammarth accueille l'exposition pluriculturelle, "Regarde !", reliant les peintures de Véronique Engels et les poésies de deux écrivains, Colette et Mahmoud Darwich.
L’artiste peintre autodidacte œuvre depuis 25 ans au bord de l’expressionnisme, tout en ayant son univers personnel où elle se lie volontiers avec la poésie et la prose. L’exposition nous emmène vers l’émerveillement, de cet instant privilégié où l’on reçoit la beauté du monde aussi bien dans les écrits que dans les œuvres picturales. Véronique Engels a voulu nous immerger dans un univers bucolique, savamment dosé de poésie où les odeurs mêmes nous emportent vers un temps indéfini.
Le rez-de-chaussée de la galerie Alain Nadaud de l’espace d’art Sadika est dédié à Colette avec un jeu de peintures qui se parlent et dansent entres elles, et le premier étage est consacré à Darwich, la maison du poète. La scénographie nous entraîne dans un jardin miraculeux, celui des artistes ouverts un instant sur notre monde et dans lequel nous pouvons déambuler comme des enfants adultes, l’esprit heureux, et cela nous fait du bien.
Un canapé confortable nous attend pour nous délecter des œuvres et écouter les textes des auteurs suavement interprétés par la comédienne Zeineb Henchiri qui prête sa voix aux mots de Colette et de Darwich. Les petits et les grands formats se répondent, dans des scènes étudiées, telles : "Les petits paysages du bord de ma fenêtre", où l’artiste nous montre un autre regard sur le quotidien de la vie, "L’herbier" avec les plantes tant aimées par Colette, "Les chats", ils sont tous uniques, "Les notes d’elle", où l’artiste nous dévoile les différentes vies de l’écrivaine et un des grands tableaux "Pour une gorgée d’éternité" qui nous ouvre la porte sur "Les grands paysages".
Nous empruntons un escalier, "La plage aux trois palmiers", et des effluves de bergamote et d’oranger viennent nous chercher pour découvrir le jardin du poète, Darwich. "L’amandier», "Orangé" et une partie du discours de l’adieu à la Tunisie, où l’artiste nous dévoile son coup de cœur tunisien pour le rocher de Raf-Raf. Elle en a étudié les changements de couleurs, avec la lumière du jour qu’elle a capturé dans sa pensée pour nous restituer le paysage entouré d’une végétation singulière. Les deux hommages sont là, les mots du poète et les couleurs de l’artiste peintre.
"Le jardin du poète", "L’aube rose", "Nature", et autres délicatesses sont à découvrir au fil de la visite. Des fauteuils nous attendent pour nous poser le temps qu’il nous faut pour apprécier les 55 œuvres installées et nous laisser porter par la rêverie, une invitation à la poésie.
Véronique Engels a voulu donner le mouvement du corps dans sa scénographie et demander à l’artiste chorégraphe franco-tunisienne de danse contemporaine, Cyrinne Douss, de réaliser une pièce qui nous sera présentée, après sa résidence durant l’exposition, le samedi 11 et le dimanche 12 mai à 17h.
Un catalogue est édité. Les fonds seront reversés en intégralité à l’association Amal pour les droits des enfants et de la famille.
