Arno BERTINA
Littérature
Résidence du 6 juillet au 2 août 2022
Un roman tunisien (en quelque sorte)
Portrait
Né en 1975, Arno Bertina est l’auteur d’une quinzaine de livres, parmi lesquels Le Dehors ou la migration des truites (Actes Sud 2001), Anima Motrix (Verticales 2006) qui raconte la fuite d’un responsable politique ; et Des châteaux qui brûlent (Verticales 2017 ; Folio 2019) vaste huis-clos au sein d'un abattoir breton. En 2020, Verticales a publié L’âge de la première passe, récit documentaire sur un travail mené au Congo, en compagnie de filles des rues, et, en octobre 2021, Ceux qui trop supportent, dans lequel il raconte le combat d'ouvriers du centre de la France désireux de sauver leur usine.
Projet de création artistique à la Villa Salammbô
Au cours de l’automne 2019, un ami m’a raconté son séjour au sein d’un hôtel situé près de Tunis, en décrivant une clientèle inhabituelle : des grands blessés du conflit libyen et des femmes ayant subi une ou des opérations de chirurgie esthétique. Le voisinage de corps diminués (amputés) et de corps augmentés (prothèses en silicones) m’a d’emblée mis la tête en feu. Les imaginer rassemblés à certaines heures du jour autour d’une piscine que ni les femmes ni les hommes ne pouvaient utiliser -étant donné les bandages, et parce que certaines cicatrices ne doivent pas "prendre" le soleil- m’a fait comprendre tout aussi vite que je tenais là une situation dont la tonalité était merveilleusement incertaine avec laquelle je pourrais explorer les dimensions tragique et burlesque, la première n’empêchant pas l’autre, la seconde ne ruinant pas la première.
Arno Bertina se lance dans l'écriture d'un roman qu’il situe dans la banlieue de Tunis, il ressent le besoin de découvrir les lieux mais plus encore d'échanger avec des Tunisiennes et des Tunisiens, voire des exilés libyens. La résidence à la Villa Salammbô lui permet de donner à ce roman en cours d’écriture, une assise solide qui l’encouragerait de pousser l'écriture dans des zones inattendues.
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