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Villa Salammbô - Simon Thierrée
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Simon THIERRÉE

Musique

Résidence du 6 févier au 19 mars 2023

Concerto à la nuit

 

Portrait

Simon Thierrée, né en 1980, est compositeur, violoniste, pianiste et chef d’orchestre. Il a créé des musiques pour de nombreux spectacles de danse, de théâtre et de cirque dans quatre continents. Il a produit des bandes-son pour le cinéma, courts et longs métrages, films publicitaires et documentaires. Il a joué, composé et enregistré pour et avec des Tcha Limberger, Vinicio Caposela, le Brussels Philharmonic Orchestra, arrangé pour le chanteur Ivan Tirtiaux, le compositeur Manuel Roland. Il développe aussi son propre univers musical indépendamment du monde du spectacle vivant et de l’image. Il compose pour des ensembles instrumentaux variés, allant du quatuor à cordes à l’orchestre symphonique en passant par les ensembles vocaux. Sa discographie comprend Suite pour Orchestre à Cordes (2012), Spring Quartet (2015). Il publie Fenêtres pour piano aux éditions du Merle Noir (2022).

Il réside à Bruxelles depuis 2006.

 

Projet de création artistique à la Villa Salammbô

"Concerto à la nuit" est un projet musical consistant en une création musicale pour un ensemble instrumental composé de musiciens classiques et de musiciens du Stambeli tunisien. Ce projet se déroulera sur en trois phases :

Phase I : La recherche sur le Stambeli.

Il me faudra tout d’abord écouter et observer le Stambeli. Il est donc essentiel pour moi d’assister à une ou plusieurs lila ou nouba dans les premiers temps de la résidence. Je concentrerai tout particulièrement mon attention sur la prosodie des chants, c’est-à-dire sur le rapport direct entre les paroles prononcées et leur mise en musique. Ceci constitue le cœur de toute musique spirituelle dans de nombreuses cultures, y compris notre tradition savante occidentale. Dans les traditions orientales, à la croisée des civilisations arabes et des cultures préislamiques cet art est particulièrement développé, indépendamment des appartenances à l’une ou l’autre religion2. On le retrouve jusque dans la musique arabo-andalouse plus récente, où le tarab, cette langueur extrême parfois comparée à une forme de transe résulte aussi de cet art de dévoiler le sens des mots peu à peu, avec beaucoup de circonvolutions et d’ornementations. Cette expressivité incomparable a des caractéristiques musicales claires, auxquelles je prêterai la plus grande attention : la mélodie, les maqams et l’ornementation.

Phase II : Techniques d’écriture pour l’orchestre

Le travail de composition pour l’ensemble classique et le groupe de musiciens Stambeli s’inspirera d’une ou deux chansons de ces derniers, que je m’efforcerai de dénaturer le moins possible. En effet, ne lisant pas la musique, ces musiciens fonctionnent de manière autonome et il me paraît primordial de respecter cet état de fait. L’orchestre lui, sera l’élément accompagnateur : il pourra tour à tour jouer le rôle de support harmonique, spectral parfois, mais aussi reprendre des cellules rythmiques des qraqebs et du gombri, et des incises des mélodies chantées. L‘orchestre servira la part d’imaginaire de l’auditeur, dans le sens de production d’images mentales, de sensations, d’histoire.

Phase III : Restitution de l’œuvre symphonique

La restitution du travail de recherche et de création est le premier aboutissement de ce processus planifié en trois phases durant un mois et demi à Tunis. Cette présentataion au public tunisien de la symphonie ecrite pour les musiciens du Stambeli et de l’Académie de l’Orchestre Symphonique Tunisien se tiendra à Tunis à la fin de ma période de résidence.

 

 

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